15 décembre 2022 Par admin

Vaccin colombovac PMV/PDX contre la variole et la paramyxovirose.

Le laboratoire Solvay-Duphar commercialise un vaccin Colombovac PMV/PDX qui offre une protection en une seule injection contre deux maladies virales du pigeon: la variole et la paramyxovirose. Le nouveau vaccin a été mis au point par l’Ecole Vétérinaire de Liège et notre collaborateur Jean Pierre Duchatel, assistant du professeur Henri Vindevogel, y a fortement contribué.
Nous lui avons posé une série de questions relatives au nouveau vaccin.

Questions:
1. Le nouveau vaccin Colombovac PMV/Pox vient d’être mis sur le marché en Belgique. En quoi consiste-t-il et quelle est son efficacité?

Le nouveau vaccin Colombovac PMV/Pox est un vaccin combiné injectable par voie sous-cutanée sous la peau du cou. Il offre une protection en une seule injection contre deux maladies virales du pigeon: la variole et la paramyxovirose.

2. S’agit-il d’un seul vaccin? Quand faut-il vacciner et combien de fois par an (pigeons adultes et pigeonneaux)?

Il s’agit d’un vaccin à deux composants: – une souche de virus variole du pigeon atténuée et lyophilisée; – un vaccin paramyxovirose inactivé adjuvé aqueux, le Colombovac PMV. Il s’agit donc d’une nouvelle manière originale de protéger les pigeons contre deux maladies, en une seule injection de 0,2 ml. Il faut vacciner les pigeons une fois par an.

3. Faut-il vacciner les vieux pigeons chaque année avec le Colombovac PMV/Pox et encore répéter la vaccination avec le Colombovac PMV pendant l’hiver?

Je conseille de vacciner les vieux pigeons chaque année avec le Colombovac PMV/Pox au mois de mars ou d’avril, de toute façon 15 jours avant le début des concours ou des premiers entraînements. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de revacciner les pigeons pendant l’hiver au moyen du Colombovac PMV puisque cette vaccination offre une année de protection pour la paramyxovirose.

4. La vaccination est-elle sans risques?

Aucune réaction locale, ni générale, n’a été observée après la vaccination au moyen du Colombovac PMV/Pox.
D’un point de vue pratique, les pigeons vaccinés peuvent être nourris et lâchés normalement: le colombophile ne doit en aucun cas modifier son « management » de la colonie.
Des tests effectués à la Station d’Elevage Natural ont montré que cette nouvelle méthode de vaccination n’avait pas d’influence sur la fertilité des pigeons. Différents groupes de pigeons mâles et femelles ont été vaccinés 15 jours avant l’accouplement, le jour de l’accouplement et 3 jours après l’accouplement. La qualité et le nombre de jeunes sevrés ont été comparés par rapport à un groupe de pigeons non vaccinés et nous avons constaté que la vaccination n’avait pas d’effet négatif.

5. Pourquoi faut-il vacciner chaque année contre les poquettes et la diphtérie avec le Colombovac PMV/Pox. Ne dit-on pas qu’une vaccination contre les poquettes et la diphtérie suffisait pour la vie?

Aucune expérience scientifique n’a jamais établi qu’une seule vaccination du pigeon contre la variole le protégeait pour la vie. Il s’agit de constatations du terrain et l’on sait ce qu’elles signifient car la possibilité d’une « revaccination » dans les paniers n’est jamais exclue. La possibilité est grande qu’un pigeon vacciné contre la variole soit à nouveau en contact avec du virus de la variole sur le « terrain » (lors de contact étroit avec des pigeons porteurs de virus dans les paniers d’enlogement…). Ceci joue le rôle de revaccination et bien entendu sans que les colombophiles s’en rendent compte. Les problèmes surviendront lorsque les pigeons ne seront pas « revaccinés naturellement! »

6. Certains vétérinaires disent qu’il ne faut plus vacciner contre la paramyxovirose après 2 ou 3 vaccinations. Qu’en pensez-vous?

Il est pratiquement certain qu’après deux vaccinations successives à un an d’intervalle au Colombovac PMV ou Colombovac PMV/Pox, la période de protection contre la paramyxovirose après la deuxième vaccination sera supérieure à une année. Cependant, je le répète encore une fois, il n’existe aucune expérience scientifique fixant la durée de la protection dans ce cas particulier.
En effet, la qualité de la protection doit être évaluée, d’une manière plus fine que l’observation de symptômes majeurs comme la diarrhée ou les troubles nerveux. Il est nécessaire d’examiner des critères comme la réexcrétion (portage) et la dissémination du virus. Le lecteur comprendra aisément que seulement l’expérience contrôlée en laboratoire apporte des réponses fiables à ce genre de questions.

7. De quelle manière doit-on procéder pour vacciner?

Au moment de la vaccination, la souche variole lyophilisée est réhydratée dans la suspension aqueuse du Colombovac PMV. Idéalement, les pigeons seront vaccinés dès l’âge de six semaines, sous la peau du cou avec 0,2 ml de cette préparation.

8. Quel est le délai nécessaire pour obtenir une protection après la vaccination?

Dans le dépliant du vaccin, on conseille pour les pigeonneaux d’éviter tout contact avec d’autres pigeons pendant les 3 semaines qui suivent la vaccination,. Pourquoi?ll faut savoir que tout ce qui est inscrit dans la notice d’un vaccin est le résultat de tests scientifiques. Ce sont ces résultats qui constituent d’ailleurs le dossier d’enregistrement du vaccin. Or les premières épreuves d’inoculation réalisées l’ont été trois semaines après la vaccination. Ce qui explique pourquoi la notice du vaccin conseille d’éviter pendant les trois premières semaines après la vaccination tout contact avec d’autres pigeons. Il s’agit simplement d’éviter que les pigeons vaccinés ne soient en contact avec du virus pathogène de la variole. Ceci ne veut bien entendu pas dire que les pigeons ne sont pas protégés après 2 semaines, ce qui est d’ailleurs mon opinion.

9. Pourquoi attendre l’âge de 6 semaines avant de vacciner les pigeons avec le Colombovac PMV/Pox?

Comment peut-on protéger les pigeons avant cet âge? Sur la notice, il est en effet conseillé de vacciner les pigeons à l’âge de six semaines, car encore une fois, tous les tests ont été réalisés avec des pigeons âgés de six semaines. Il n’y a aucun danger de vacciner des pigeons plus jeunes (par exemple au sevrage). Cependant l’âge de 21 jours n’est pas un âge idéal d’un point de vue immunolo-gique (formation des défenses de l’organisme) et donc comme dans ce cas la durée et la qualité de la protection n’ont pas été démontrées, cette façon de faire n’est pas conseillée. Cependant s’il y a urgence, il faut se référer à l’avis du vétérinaire qui appréciera la situation et décidera du mode de vaccination à appliquer.

10. Quelle est son action sur des pigeons infectés?

Le but de la vaccination est de protéger les pigeons contre une maladie. Ce n’est donc pas un moyen de traitement des pigeons contaminés.
Cependant, des expériences réalisées à la Clinique aviaire il y a plusieurs années, ont montré que l’utilisation du Colombovac PMV en milieu infecté avait une action positive sur l’évolution des symptômes, notamment de la diarrhée. On peut donc s’attendre à la même action de la part du Colombovac PMV/Pox.

11. Peut-on réutiliser le vaccin après usage, s’il en reste encore dans le flacon?

Non. Actuellement, aucun test n’a été fait en ce sens.

12. A quelle température faut-il conserver le vaccin et peut-on l’utiliser à température ambiante?

Après achat, il faut conserver le vaccin au frigo. Il n’y a aucun inconvénient à l’utiliser à la température ambiante.

13. De très nombreux colombophiles vaccinent depuis plusieurs années leurs pigeons avec le Newcavac (paramyxovirose) et l’Ovo-Péristerin (poquettes et diphtérie) et n’ont jamais eu de problèmes avec ces maladies. Ces vaccins sont nettements moins chers que le Colombovac PMV/Pox. Conseillez-vous quand même d’utiliser le nouveau vaccin et pourquoi?

Le vaccin Newcavac est un vaccin utilisé pour protéger les poules contre la maladie de Newcastle. Ce vaccin est un vaccin inactivé contenant un adjuvant huileux.
Lors d’épreuves en laboratoire, nous avons montré la supériorité de l’adjuvant aqueux sur l’adjuvant huileux. L’injection sous-cutanée à des pigeons de 0,2 ml de ce vaccin huileux ne donne pas une protection de grande qualité. Il faut être conscient que les pigeons mal vaccinés véhiculent du virus, entretiennent la maladie, et que cela représente une menace pour les élevages de volailles. De plus, l’injection d’un vaccin contenant un adjuvant huileux peut être mal toléré par le pigeon. Un pigeon sur dix mille peut mourir de choc et un granulome peut se former à l’endroit d’injection. Enfin le stress de cette vaccination peut être suivi d’un épisode de réactivation du virus herpès responsable du coryza dont la majorité des pigeons sont porteurs latents. Les colombophiles n’ont sans doute jamais eu l’occasion d’observer cela, mais il faut savoir que le risque existe.
Quant au vaccin Ovo-Peristerin, il doit être appliqué par méthode folliculaire. C’est un vaccin efficace qui procure également une bonne protection. La méthode folliculaire est plus fastidieuse, car il faut arracher 10 à 12 plumes à la face externe de la cuisse en évitant de faire saigner et de déchirer la peau, fragile à cet endroit, ce qui comprometterait la qualité de la vaccination. Idéalement, il faut également attendre l’âge de six semaines pour vacciner les pigeonneaux. Cette vaccination provoque certaines réactions locales telles que l’inflammation des tissus sous-cutanés et des rougeurs à l’endroit d’application. Par contre, l’injection du nouveau vaccin Colombovac PMV/Pox n’est suivie d’aucune réaction secondaire ni locale ni générale. Elle procure une protection contre deux maladies et ne demande qu’une seule manipulation des pigeons. Connaissant maintenant tous ces éléments, c’est au colombophile de faire son choix pour le bien-être de ses pigeons.

14. Le vaccin est-il vendu sous prescription ou en vente libre?

La vente du vaccin se fait sous prescription.

15. Peut-on utiliser les vaccins séparément? Par exemple, les vieux avec le Colombovac PMV uniquement, les pigeonneaux avec le Colombovac Pox?

Si l’on utilise le Colombovac PMV, sans son composant Pox, celui-ci sera perdu, car il ne peut pas être utilisé seul.

16. Que faire dans le cas où on a déjà vacciné ses pigeons il y a deux ou trois mois avec le Colombovac PMV?

Vous avez deux possibilités: soit de vacciner les pigeons avec l’Ovo-Peristerin contre la variole uniquement, soit utiliser le Colombovac PMV/Pox, ce qui est sans danger. Dans ce dernier cas, vos pigeons recevront un rappel contre la paramyxovirose, en même temps que la vaccination variole, but recherché dans ce cas précis.

17. Est-ce que la vaccination peut avoir des effets négatifs sur les prestations des pigeons?

La vaccination avec le Colombovac PMV/Pox n’a pas d’effets négatifs sur les prestations des pigeons.

Ing. J.P. Duchatel

Notice:

En ce qui concerne la vaccination contre la variole, les avis sont partagés. Les uns préconisent une vaccination chaque année, les autres affirment qu’une seule vaccination suffit pour la vie. De nombreux colombophiles vaccinant leurs jeunes et les jouant beaucoup, constatent dans la pratique, que par après ces pigeons, comme yearling et vieux, n’attrapent plus les poquettes. Notre collaborateur Jean Pierre Duchatel dit à ce sujet ceci: »La possibilité est grande qu’un pigeon vacciné contre la variole soit à nouveau en contact avec du virus de la variole – – sur le « terrain » (lors de contact étroit avec des pigeons porteurs du virus dans les paniers d’énlogement….). Ceci joue le rôle de revaccination sans que les colombophiles s’en rendent compte ». Il s’agit en fait dans ce cas d’une « revaccination naturelle » et celle-ci donne une protection pour la vie. On peut en conclure que l’amateur qui vaccine une fois ses jeunes contre la variole et les joue beaucoup, ne doit pas revacciner ces pigeons chaque année. Le risque qu’ils attrapent encore la variole peut dans certains cas encore exister, mais il est minime. A chacun de décider pour lui-même.

[ Source: Article édité par Ing. J.P. Duchatel – Revue PIGEON RIT ]