Vaccinations Pigeon Voyageur
19 avril 2020 Par admin

Vaccinations – pigeon voyageur

Vaccinations Pigeon Voyageur

L’hiver est la saison habituelle des vaccinations dites préventives, c’est-à-dire celles exécutées de manière à éviter la contamination de nos pigeons par tel ou tel germe microbien ou viral. Notons au passage que ces vaccinations sont spécifiques, c’est-à-dire qu’elles ne valent que pour la maladie correspondante: la vaccination contre la pseudo peste (paramyxovirose) n’est valable que pour éviter cette maladie. Et ainsi de suite pour toutes les autres affections microbiennes ou virales.
La vaccination crée au sein de l’organisme du pigeon des « réactions de défense » spécifiques, c’est-à-dire qui ne sont valables que contre l’agent infectieux qui a servi à préparer le vaccin. Les principaux moyens de défense sont fournis par les « anticorps ». Leur dosage par des moyens de laboratoires permet d’évaluer la valeur de la vaccination et la protection qu’elle confère.
Un article dans notre journal évoque le cas de réactions violentes à la vaccination contre la paratyphose. Ceci nous amène à évoquer les conditions indispensables à une bonne vaccination. Pour qu’un pigeon puisse avoir une réaction de défense maximale à la vaccination, il faut d’abord qu’il soit en parfaite santé. Tout d’abord qu’il soit bien reposé. C’est pour cela que la période hivernale où le pigeon ne subit – selon sa destination – ni les fatigues de l’élevage ni les fatigues du voyage, est la meilleure période pour vacciner.
A défaut, une période de couvage est, elle aussi, favorable. Ensuite, il faut qu’il soit indemne de tout parasitisme. On a vu, lors des premières vaccinations ( sous la peau de la nuque) contre la paramyxovirose, des colonies où une proportion plus ou moins importante de pigeons présentait, dans les semaines suivantes, une « boule » de pus sous la peau. Les recherches ont montré que ces colonies souffraient d’une trichomonose latente plus ou moins associée – comme cela est très fréquent – à un microbisme banal comme le staphylocoque blanc (responsable par ailleurs des « pennes de sang » et autres « boules noires » acutanées).

 

L’inflammation locale, produite par le vaccin provoquait ces petits abcès de fixation, par ailleurs sans autre gravité que la laideur d’une boule sur le crâne.
A noter qu’après quelques semaines, une petite incision de la peau et un pincement permettaient leur élimination.
La trichomonose était plus grave sur le plan sportif. L’élimination de tout parasitisme est donc indispensable avant toute vaccination. Enfin, il ya le problème des « porteurs sains ».
Beaucoup de pigeons peuvent être et sont porteurs de microbes spécifiques. Sans montrer aucun symptôme, tout au moins aucun symptôme remarqué et interprété comme tel par l’amateur.
Certaines maladies débutent par des signes bénins: une diarrhée et l’amateur par exemple d’en conclure: « II a été manger de l’engrais au champ ». Dès ce stade, toute la colonie est déjà porteuse du virus de la paramyxovirose.
Un jeune de 10 jours mort dans le nid et l’amateur souvent de croire « ils l’ont laissé mourir de froid » etc. etc. Pour quelques-uns, en fait, c’est un premier signe de paratyphose (d’autres sont possibles: œufs « noirs » en fin de couvage, boiteries et mal d’aile attribués à tort à un coup, pigeonneaux avec le torticolis confondu avec le torticolis de la pseudo peste – ponte se raréfiant etc.) Or lorsqu’on vaccine le « porteur sain » d’un microbisme contre ce microbisme, on a à chaque fois, une réaction très violente. C’est particulièrement vrai pour la paratyphose évoquée ci-dessus. Contrairement à ce qu’on croit, ces porteurs sains paratyphiques sont beaucoup plus fréquents qu’on ne le pense.
Les mises en culture bactériologiques depuis les organes de pigeons ou de pigeonneaux autopsiés montrent qu’environ 5 % au moins des colonies sont touchées. La vaccination de ces colonies est suivie dans les quelques jours suivants de réactions violentes (quelquefois avec quelques mortalités ou apparition de symptômes aigus tels que boiteries, mal d’aile, diarrhée) qui font accuser le vaccin. En fait, il n’y est pour rien. Que faire alors? Deux techniques, l’une logique: la recherche au laboratoire d’éventuelles salmonelles paratyphiques sur plusieurs pigeons +/- douteux, l’autre, aveugle, consiste à faire précéder la vaccination d’un traitement par l’eau de boisson au moyen d’un antibiotique approprié ( à noter que le chloramphénicol – désormais interdit d’ailleurs – n’avait aucune valeur parce qu’éliminé de l’organisme dans la demi-heure suivant son absorption). Et ceci pendant un temps suffisant (par ex. une semaine). La vaccination est alors effectuée en fin de ce traitement par l’eau de boisson. La 2ème vaccination (hautement recommandée contre la salmonellose-paratyphose) sera faite 2 à 3 semaines plus tard. Elle a pour effet de ré-inciter l’organisme à produire à nouveau des anticorps qui donneront ainsi non seulement une meilleure résistance à une infestation mais aussi prolongera le délai de résistance.
Car les oiseaux, en général, ne « tiennent » pas longtemps leur protection vaccinale. Un an maximum en général. Cependant on a souvent un phénomène de revaccination naturelle. Je m’explique: un pigeon vacciné peut rencontrer – et c’est particulièrement vrai pour les pigeons de voyage dans la promiscuité des paniers – un pigeon qui excrète dans ses fientes ou dans sa salive (abreuvoir) des germes de maladie. Ce pigeon re-contaminé n’aura pas la maladie puisque vacciné mais son contact avec le microbe vivant va relancer ses moyens de défense et amener à la production de nouveaux anticorps. Bien entendu, ce fait est totalement aveugle, il se produit ou non et personne n’en saura jamais rien sauf à faire effectuer un dosage d’anticorps, ce qui est du ressort de la science et non de la pratique quotidienne. La vaccination contre la pseudopest (paramyxovirose) a beaucoup fait parler d’elle. Nous n’y reviendrons que sur le plan médical. Il est maintenant prouvé que la vaccination avec le virus tué qu’il soit destiné aux volailles (la commission européenne a décidé il y a quelques années que le pigeon voyageur faisait partie des volailles) ou seulement au pigeon, est parfaitement efficace, que l’excipient soit aqueux (à base d’eau donc très fluide) ou huileux (plus épais donc moins facile d’emploi).

 

Il est également prouvé que les vaccins vivants sont inefficaces ou prêtant à confusion. Je m’explique: la souche vivante Hitschner (pestas) est strictement sans valeur et j’ai eu à intervenir jadis dans plusieurs colonies vaccinées ainsi et atteintes quand même de paramyxovirose.
En ce qui concerne la souche « La Sota « , la chose est plus subtile. Il est bien connu que ce vaccin – vivant – prémunit, c’est à- dire qu’il persiste vivant dans l’organisme et empêche le développement du virus « sauvage » de la maladie, mais ne provoque pas la formation d’anticorps. (Employé tué et injecté, il fait faire des anticorps). Mais chez le pigeon, ce virus <<poule>> ne tient pas longtemps (23 semaines) et devrait donc être renouvelé régulièrement. De plus, éliminé partiellement par les fientes, il risquerait de contaminer des volailles qui présenteraient alors des réactions incompatibles avec les législations volailles de la C.E.E. Tout cela est très compliqué mais …
Pour terminer, retenons que les injections sous cutanées (sous la peau, de la nuque par exemple) se font avec une aiguille très courte (10 à 15 mm maxi) et relativement grosse (6 ou 7/10).
Les injections intramusculaires se font avec une aiguille assez longue (25 mm) et fine (5-6/10) enfoncée obliquement et profondément. Cette injection sera suivie immédiatement d’une friction énergique du lieu.

[ Source: Article édité par Dr. Vét. JP. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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