le soleil
4 juillet 2020 Par admin

Vitamine D – pigeon voyageur

le soleil

Une carence en vitamine D mène au rachitisme avec les symptômes osseux suivants : pattes tordues, bréchets déviés, fourches très molles etc. Les minéraux vitaminés (par exemple Vitamineral) commercialisés par les spécialistes en alimentation pour pigeons contiennent toujours en suffisance des vitamines D3. Il est conseillé de les mettre toujours à la libre disposition des pigeons.

La vitamine D est donc synthétisée au niveau de la peau par irradiation naturelle des graisses par les rayons ultraviolets du soleil.

Dieu sait si on en a parlé des vitamines et des pigeons. Il y en a partout disaient les uns, il faut en donner en supplément disaient les autres. Aujourd’hui à peu près tout le monde en donne… beaucoup pour faire comme tout le monde. C’est pour cela qu’on va évoquer le problème aujourd’hui. La nécessité des vitamines, et leur existence même, a été prouvée par des expériences d’alimentation avec des produits synthétiques ou traités par la chaleur ou autres interventions physiques. Alors est apparue l’existence probable dans l’alimentation courante de facteurs que la synthèse ou le traitement physique n’apportaient pas ou avaient détruits. Comme sans ces facteurs, la vie n’était guère possible, on les appela « les vitamines ». Pour la vitamine D (on en verra d’autres plus tard), on a recherché les aliments en compléments alimentaires qui étaient capables d’éviter à des oiseaux recevant une alimentation « traitée » les symptômes osseux du rachitisme : pattes tordues, bréchets déviés, fourches très molles etc. Parmi ces substances capables d’éviter le rachitisme à ces oiseaux « carencés » artificiellement, figurent l’huile de foie de morue, l’huile de noix de coco etc. Puis on s’aperçoit que sous l’effet du soleil, certaines matières grasses avaient le même effet antirachitique. Bien sûr, comme toujours — et heureusement — tout cela a évolué et maintenant cette vitamine D est synthétisée par irradiation aux rayons ultraviolets des graisses (parents du cholestérol) des coques de cacao par exemple.
Il existe une autre forme de vitamine D, dite D2 obtenue également par synthèse, mais qui est très mal assimilée par les oiseaux, et ne présente donc pour nos pigeons, aucun intérêt. La vitamine D est donc synthétisée au niveau de la peau par irradiation naturelle des graisses par les rayons ultraviolets du soleil. C’est dire que cette synthèse est pratiquement inexistante en hiver et laisse à désirer dans les autres saisons lorsque le soleil est… ailleurs.
La vitamine D règle, dans l’organisme, l’équilibre entre phosphore et calcium. L’alimentation par les seules graines apporte trop de phosphore (entre 3 et 5 g par kg des graines habituelles des mélanges classiques) pour ce qu’elles’ contiennent de calcium (entre 1 et 2 g maximum par kg). Or l’équilibre exigé par l’organisme est de 3 de calcium pour 1 de phosphore. Ceci est prouvé par l’effondrement des performances reproductrices de pigeons de volière privés de grit : oeufs sans coquille, mal de pattes, mortalité des rares pigeonneaux, mortalité des adultes. Ce sont les symptômes classiques de la carence calcique qui se double la plupart du temps d’une carence en sel (chlorure de sodium) de cuisine. L’apport de grit salé rétablit la situation en quelques jours, de façon spectaculaire. Mais si le rééquilibrage phospho-calcique rétablit la situation des reproducteurs dans un premier temps, la partie n’est pas complètement gagnée — surtout en mauvaise saison — pour autant. La carence (le manque) en vitamine D est toujours là. C’est-à-dire que si calcium et phosphore circulent à nouveau dans l’organisme, celui-ci doit encore en réguler l’équilibre et assurer leur mise en réserve. On a tendance à croire que la squelette est fixé une fois pour toutes en fin de croissance. C’est absolument faux. La coquille de l’oeuf ne vient pas directement de l’alimentation. Le sang prélève le calcium nécessaire sur le squelette et apportera après la ponte ce qu’il faut pour le remplacer dans le squelette. De même pour le lait (pape) dont les minéraux ne viennent pas directement de ce qu’ont absorbé les éleveurs lors de leur repas précédent. Le phosphore des graines, en excédent par rapport au calcium contenu dans ces mêmes graines, doit être rééquilibré avec le calcium, dans la proportion de 3 de calcium pour 1 de phosphore. Il faut donc un apport extérieur. Pour le pigeon, ce sera le carbonate de calcium des coquilles d’huîtres du grit (en association avec de petits silex « les dents du pigeon »). Cet équilibre phospho-calcique n’est qu’un élément du problème. Car il faut que ce phosphate calcique soit fixé sur la trame protéique du squelette. C’est cet ensemble qui fait la solidité et la rigidité du squelette. Cette rigidité est facile à apprécier par pression sur les fourches avant (entre les épaules) et arrière du pigeon. On a estimé les besoins quotidiens du pigeon en vitamine D3 à environ 50 unités par jour. Les pigeonneaux au plateau sont loin de recevoir cette quantité puisqu’ils sont peu exposés aux rayons solaires au fond de leur casier d’élevage. Ils ne peuvent recevoir cela que par gavage, d’abord par la pape si les éleveurs bénéficient de soleil ensuite par la ration, à condition que cette ration soit enrichie de vitamine D3. Voilà, en grande partie, l’explication de la faiblesse du squelette dans certaines colonies. Ça n’est bien sûr pas la seule cause possible, les parasitismes ou microbismes intestinaux qui diminuent l’assimilation de la ration – donc aussi celle des vitamines – ainsi que la simple hérédité, peuvent contribuer à cette faiblesse osseuse. La vitamine D3 n’est, avec les vitamines A, E et K, soluble que dans les graisses. Mais la science moderne a su trouver le moyen de les rendre miscibles à l’eau, ce qui rend leur usage infiniment plus commode puisqu’on peut aussi les administrer par l’eau de boisson. Cette vitamine est stockée dans le foie où elle persiste une dizaine de jours. L’administration d’une quantité suffisante (soit environ 10.000 à 20.000 unités par litre d’eau de boisson) une fois par semaine répond donc aux besoins des pigeonneaux en croissance. Ce mode d’emploi s’impose donc pendant tout l’élevage d’hiver et de printemps. La comparaison est facile à faire entre pigeonneaux ainsi traités et d’autres n’ayant pas reçu ce complément vitaminique. Bien sûr, il faudra continuer ce régime pendant les premiers mois de croissance, jusqu’à ce que le soleil de l’été vienne assurer la synthèse naturelle de la vitamine D nécessaire.

[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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